La beauté physique serait-elle gage de bonheur et de réussite ?
Pourquoi accordons-nous tant d’importance à l’image dans nos rapports aux autres ?
Dès les premières secondes d’une rencontre, nous sommes jugés sur notre apparence et nous faisons de même, bien malgré nous. Chacun se « scanne » de la tête aux pieds puis passe les informations retenues au prisme de son vécu, de ses valeurs, de ses critères (goûts) et de ses attentes du moment.
La "beauté" perçue est bien sûr subjective mais surtout injuste, réductrice et facilitatrice d’inégalités avec de réels impacts sur nos vies professionnelles comme personnelles.
Tout le monde s’accorde pourtant à dire que l’on ne peut pas plaire à tout le monde, alors pourquoi une telle préoccupation sociétale pour une « esthétique » codifiée et par définition contrainte puisque potentiellement discriminante ?
Certes, il est très désagréable d’être (ou se sentir) jugé négativement sur la seule base d’aprioris (que le temps confirmera… Ou pas… Si l’on nous en laisse le temps). Mais quel contrôle pouvons-nous véritablement avoir et maintenir sur ces derniers sans sacrifier au passage notre individualité ?
Il n’y a pas de beauté universelle, d’attraction sans charme particulier. Adaptation ne veut pas dire mimétisme et il y aura toujours quelqu’un pour trouver "trop ceci" ou "pas assez cela" même la plus ravissante des Vénus ou le plus charmant des Apollons.
À trop focaliser sur un idéal du corps humain qui est plus pour l’autre que pour nous même, ne nous sommes-nous pas quelque peu éloignés de l’idéal antique ?
Chez les grecs anciens, la célébration d’un corps fort, équilibré et harmonieux, cultivé par l’exercice dès le plus jeune âge, était indissociable de la vertu et de l’intelligence. Portée par les enseignements philosophiques, la beauté idéale conjuguait beauté physique et beauté intérieure de l’âme dans un effet miroir.
Obnubilés par notre image sociale, nous ne percevons plus aujourd’hui la beauté physique qu’en ce qu’elle pourrait nous apporter de plus... La Grèce et la Rome antiques, elles, se demandaient simplement comment s’en approcher...
